A quoi ça tient ?
- Edito du 21 Décembre 2020 -
Que re-Tenir de cette année où il a fallu TENIR ? 2020 se termine, une année étrange, où il nous a beaucoup fallu nous adapter : aux masques, à la distance, au sur-place, au tout au numérique, à ne plus voir de près nos vieux.
Cette année inédite renferme la promesse d’un certain renouveau, ne fût-ce que par les interrogations qu’elle a fait naître, mais la crise, qui n’est pas finie, a intensifié nos craintes pour l’avenir.
Assommés de statistiques sanitaires, nous en oublierions presque que la crise du COVID n’est pas, loin s’en faut, la seule crise qu’individuellement nous ayons à traverser. Nos existences sont jalonnées de moments difficiles. Il nous faut souvent trouver des stratégies pour tenir, en temps de pandémie ou pas.
Tenir…
Tenir la main de quelqu’un qui s’en va
Tenir à toi qui es loin
Tenir le coup face aux aléas de la vie
Tenir debout après la maladie
SouTenir ceux qui souffrent
MainTenir le lien malgré la distance
EntreTenir l’amitié qui nous lie
ObTenir de l’aide sans contrepartie
Tenir le choc dans l’épreuve
Tenir face aux injonctions paradoxales
Tenir ses engagements
Tenir sa ligne, respecter ses valeurs, se respecter
DéTenir juste une part de vérité
ReTenir l’autre dans nos bras
S’absTenir de juger
ApparTenir au genre humain
Tenir à ses convictions
Tenir le cap de ses objectifs
Tenir le crachoir pour défendre ses positions
Tenir bon !
[Béatrice Bosschaert]
Poème librement inspiré du travail de Marguerite Paradis, Sarah Bell et Geneviève Fuoco : rePaires, Le vocabul’Aire amoureux du Travail social que nous espérons vous partager en 2021.
Enseignant(e) : arrête de faire ton genre !
Bruno Uyttersprot, LE GRAIN, Juin 2020
La féminisation avérée du métier d’enseignant, au départ d’une approche quantitative et dans une perspective historique, n’est pas un phénomène social récent. Toutefois, l’assimiler à une déqualification professionnelle voire à une dévalorisation, semble procéder invariablement d’une posture sexiste tout en figeant la domination du masculin sur le féminin, en naturalisant des différences acquises[1] et en pérennisant des attributions sociales et professionnelles genrées et sexuées[2].
L’accès à l’éducation pour les femmes : prémices à leur émancipation ?
Martine De Keukeleire, LE GRAIN, Juin 2020
Le droit à l’instruction pour tous et en particulier l’accès à l’éducation pour les femmes fut l’objet d’un long processus qui, s’il a connu des avancées fondamentales à partir de la fin du 19ème siècle et ce dans de nombreux pays d’Europe dont la Belgique, est encore loin d’être abouti dans de nombreuses contrées du monde. Il faut souligner l’aspect multidimensionnel de l’histoire de l’enseignement qui s’articule à l’histoire de Belgique. Ces legs du passé marqués du poids des traditions expliquent, dans le cas des filles plus que pour les garçons, les développements du présent.[1] Ré-intérroger ce processus indissociablement lié à l’émancipation des femmes ainsi qu’à leur déploiement dans la vie professionnelle nous semble un angle de vue pertinent pour aborder la question très actuelle de la féminisation de l’enseignement, question traitée par Bruno Uyttersprot dans une analyse intitulée « Enseignant(e) : arrête de faire ton genre ! »[2].
« Femmes sur le front » : crise sanitaire et rôles assignés
Démis Pirard, LE GRAIN, Juin 2020
Durant cette période de pandémie et de confinement généralisé, on a pu voir fleurir nombre de constats et d’analyses mettant au jour les proportions remarquables de femmes « sur le front », c’est-à-dire au sein de professions ne pouvant battre en retraite en raison de la nécessité de leur activité pour faire face au virus et à ses conséquences, ou pour poursuivre certains pans de l’économie jugés indispensables. Ainsi, l’office belge de statistique Statbel[1] rapporte notamment que 25% des femmes sur le marché de l’emploi occupent un poste dans le secteur de la santé – contre 6% pour les hommes –, que les métiers d’infirmiers (intermédiaires et cadres) sont occupés à plus de 85% par des femmes (respectivement 91,8% et 86,6%), que les aides-soignants sont des femmes à 98%, ou encore que les femmes représentent 78,5% des caissiers/billettistes. Comment expliquer ces disparités, qui amènent les femmes à se retrouver en grande majorité au sein de métiers considérés à risque dans ce contexte si particulier[2] ?
A l’école des genres
Delphine Huybrecht, LE GRAIN, Juin 2020
L’autrice, professeure de français intérimaire dans une école flamande nous fait part des réflexions qu’elle se fait à l’usage d’un manuel de langues bourré de clichés sexistes.
L’errance féminine : stratégies de survie dans l’invisibilité sociale
Mauro Almeida Cabral, LE GRAIN, Mars 2020
Mauro Almeida Cabral est éducateur spécialisé et intervient en tant qu’éducateur de rue[1]. Dans sa fonction, il est amené à rencontrer des hommes mais aussi – moins souvent en raison de leurs stratégies de survie – des femmes qui se déplacent dans les interstices urbains, des « habitantes de la rue », comme il les appelle. Il a fait le choix d’essayer de comprendre la réalité de ces habitantes de la rue en s’intéressant de près à leur mode de vie. Sur ce terrain fortement sexué, la question du genre semble optionnelle. Sa démarche est née d’une préoccupation éthique qui était d’éviter de tomber dans la réification[2] de ces femmes (les étiquettes sont vite collées, même dans le milieu du travail social) mais au contraire de respecter leur altérité[3].
Etre mère de détenu : une double peine
Flore Grogna, LE GRAIN, Mars 2020
J’ai toujours porté un intérêt particulier au monde carcéral, « univers clos » qui éveille toutes sortes de réflexions dans l’opinion publique (mais aussi dans le monde politique et médiatique). J’ai eu la chance de pouvoir me faire ma propre idée sur la prison grâce à mon travail au sein de l’asbl Cap Fly. Dans ce cadre, je rends visite une à deux fois par semaine à des détenu(e)s – ancien(ne)s – usage.è.r.es de drogues. Depuis 5 ans, j’entends régulièrement les témoignages de personnes vivant la prison de l’intérieur. Qu’en est-il de ceux qui la vivent de l’extérieur ?
Nous sommes un collectif pluraliste d’acteurs de terrain, de praticiens-chercheurs en sciences humaines et de pédagogues spécialisés dans la construction d’interventions, d’analyses et d’outils permettant d’une part de mieux comprendre les réalités et enjeux contemporains des rapports sociaux et, d’autre part, d’influer sur ceux-ci dans une visée d’émancipation pour tous.
Par notre travail, nous souhaitons pointer et comprendre les mécanismes qui empêchent l’émancipation et, à contrario, ceux qui la permettent ou la favorisent en mettant en débat une diversité de points de vue, en analysant des discours et des pratiques, en se mettant à l’écoute des terrains du social et en privilégiant une approche pluridisciplinaire. lire la suite
sur facebook: https://www.facebook.com/legrain.1980