Un nouveau cours de citoyenneté ? Comment et pourquoi ?

Petit tour critique des points de vue

Il semble régner une belle unanimité, au moins au plan politique, pour parler de la nécessité de créer un cours de citoyenneté. En revanche, les nombreux articles et cartes blanches parus ces derniers temps dans la presse témoignent d’un questionnement intense concernant leur contenu. Certains veulent plus de philosophie, d’autres plus de participation effective. Le GRAIN replace ce débat dans la perspective d’une éducation émancipatrice.

Nous laisserons de côté le débat sur la possibilité pour les parents de choisir entre religion, morale et « cours de rien ». Il est secondaire par rapport à notre préoccupation mais annonciateur de la logique dans laquelle se place la ministre.

Ici nous cherchons à répondre à la question : si nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut former les élèves à devenir citoyens, comment le faire ? Vaste défi. Le déclencheur de cet article a été la lecture d’une carte blanche proposée par Michel Dechamps[1]. Il s’étonnait qu’un décret ait été mis en place en 2007 et qu’il n’ait pas fait l’objet d’une évaluation avant de lancer la décision de créer un cours commun. Notre but est d’analyser les débats autour de la proposition de la ministre, et de nous saisir de l’actualité afin de baliser les conditions nécessaires pour faire de nos élèves de véritables citoyens. Notre méthode : parcourir les points de vue émis récemment dans les cartes blanches et les documents de référence repris dans la bibliographie proposée à la fin de cette analyse, et rencontrer des acteurs du monde scolaire: Michel Dechamps, formateur d’enseignants et deux permanents de la l’ASBL JEC, « Jeune Et citoyen »[2], engagés dans des projets de formation des élèves à la citoyenneté.

Le projet dont il est question dans la déclaration gouvernementale

Une heure de citoyenneté par semaine dans tout le parcours des enfants sera instaurée depuis la première primaire jusqu’à la sixième secondaire. Cela représente au total 400 heures dans la vie de l’enfant. Cette heure rassemblerait tout le monde. Un programme similaire serait négocié avec les écoles du réseau libre. A la faveur du flou qui a régné autour de la décision de la cour constitutionnelle, qui autorise les enfants à être dispensés de cours de morale ou de religion, le cours de citoyenneté pourrait passer à terme à un volume de deux heures par semaine, mais nous n’en sommes pas encore là.

Voici ce que dit la déclaration gouvernementale :

« L’école est un lieu de socialisation et d’apprentissage de la citoyenneté. Elle doit préparer notre jeunesse à intégrer la diversité dans une société pluraliste. L’école participe ainsi à la construction d’un socle de références culturelles commun à tous les élèves, favorisant la cohésion sociale et le vivre ensemble. Le Gouvernement instaurera sous cette législature, dans les écoles de l’enseignement officiel, progressivement à partir de la première primaire, un cours commun d’éducation à la citoyenneté, dans le respect des principes de la neutralité, en lieu et place d’une heure de cours confessionnel ou de morale laïque. Ce cours sera doté de référentiels spécifiques, incluant un apprentissage des valeurs démocratiques, des valeurs des droits de l’Homme, des valeurs du vivre-ensemble et une approche historique des philosophies des religions et de la pensée laïque. En aucun cas, cette réforme ne pourra entrainer la perte d’emploi pour les enseignants concernés en place.[3]»

La déclaration en tant que telle exprime avant tout, on le voit, une volonté de transmettre des valeurs, elle vise à doter l’enfant d’un bagage culturel, à lui permettre de replacer dans une certaine perspective, notamment historique, ses croyances et convictions. C’est surtout le vivre ensemble et la cohésion sociale qui semblent visés.

Le référentiel des cours à dispenser a été récemment ébauché au travers d’un avant-projet de loi dont nous reprenons ici les grandes lignes. Il prévoit[4] :

1. La formation à la citoyenneté politique, sociale, économique, culturelle en vue non seulement de connaître les principes, institutions, droits et devoirs démocratiques mais aussi d’exercer, de manière éclairée, le «  métier de citoyen  » ;

2. la formation à l’histoire et à la connaissance des religions et à la pratique d’un dialogue inter-convictionnel basé sur le respect et l’ouverture ;

3. la formation à l’histoire et à la connaissance des différentes philosophies, en particulier la philosophie des « Lumières » ; l’initiation au questionnement, à la démarche philosophique et à la pratique du discernement éthique ;

4. la formation à la diversité et au respect des différences ;

5. la formation à l’analyse critique de la connaissance, de la communication et des médias sous toutes leurs formes ;

6. l’appréhension des grands enjeux et questions de la société contemporaine (mondialisation, développement durable, drogues, etc.)

7. le soutien au développement du bien être personnel, à la maîtrise de soi, à la gestion pacifique des conflits, aux relations affectives et sexuelles;

8. la pratique de l’alimentation saine, la maîtrise de mesures de prévention en matière de santé et de sécurité ;

9. la pratique de la solidarité et des valeurs de partage ;

10. la connaissance de la psychologie humaine ;

11. l’adoption d’attitudes de respect, de dialogue, de curiosité d’argumentation, de responsabilité, de sens collectif, d’autonomie, de civilité et de politesse.

On le voit, ces contenus peuvent se diviser en trois grandes catégories :

  • des éléments de civisme (responsabilité, sens collectif, politesse…),
  • des éléments relatifs au questionnement philosophique,
  • des éléments de traitement critique de l’information,
  • des éléments relatifs au développement personnel (maîtrise des ses émotions, écoute et expression respectueuse, développement affectif, voire « alimentation saine »…)
  • des éléments relatifs à nos institutions politiques et sociales (notions de droit, instances politiques…).

Quant aux types de d’apprentissages qui seront favorisés via ce cours, ils sont de trois ordres. Premièrement : les savoirs : on les retrouve dans des expressions comme « principes, institutions, droits et devoirs démocratiques, connaître les religions et les différentes philosophies, psychologie humaine…). En second lieu les savoir-faire : « formation à l’analyse critique », gestion pacifique des conflits, pratique de la solidarité et du partage… En troisième lieu des savoir-être : « maîtrise de soi », « attitude de respect ».

Notre but n’est pas ici de critiquer ces contenus. Tous sont légitimes à nos yeux. Ce qui nous pose davantage question, ce sont les raisons de la mise à l’agenda de ce nouveau cours de citoyenneté, et l’aveu d’impuissance que ce projet met au jour. Qu’est-ce qui a échoué dans l’école telle qu’elle se s’organise aujourd’hui pour en arriver à concentrer ces matières dans un cours spécifique ? Pourquoi ce besoin d’un nouveau cours ? Réussira-t-il à former davantage de jeunes citoyens ? A quelles conditions ? C’est sur ces points que porte notre modeste contribution au débat.

Qu’est-ce qu’être un citoyen ?

L’image du citoyen qui se dégage de l’ensemble de nos lectures serait celle-ci : est citoyen(ne) la personne qui fait passer l’intérêt général avant son intérêt propre et/ou immédiat. Il ou elle reste en éveil par rapport aux enjeux de la cité, il s’informe sur un certain nombre de sujets politiques au sens noble du terme. Etre citoyen, cela renvoie à une quête de conditions de vie optimales pour le plus grand nombre. Le ou la citoyenne est capable de discerner, dans le flot des informations, celles d’entre elles qui sont fausses ou manipulatoires. Pour ce faire, il s’en réfère à son libre examen et à son esprit critique. Reprenons ici les mots de Philippe Van Parijs et Didier Viviers, auteurs d’une note accompagnant l’avant-projet de décret relatif au cours de citoyenneté :

« Etre un citoyen, c’est être un membre à part entière d’une société démocratique, conscient des responsabilités qui lui incombent autant que des droits dont il jouit, capable et soucieux de participer activement à la vie de la cité, dans un esprit de respect et de solidarité à l’égard de l’ensemble de ses concitoyens »[5].

Et, comme le précise le plan de prévention contre le radicalisme à l’école, «  Le (futur) citoyen a donc besoin d’outils pour décoder la société et appréhender au mieux les questions de démocratie, diversité, environnement ». Doter les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles de ce type d’outils est donc l’objectif de ce nouveau cours de citoyenneté.

Mais qu’apporte ce nouveau cours au regard de l’approche actuelle ? Les élèves étaient-ils privés, jusqu’ici, de tels outils ?

Le cadre de l’enseignement

L’école moderne, celle qui découle de la philosophie des Lumières, a promu, dès son origine, des idéaux d’émancipation des individus, contre les obscurantismes qui font le lit du despotisme et de l’absolutisme. Son arme fatale : l’instruction publique chère à Condorcet. L’école, en dotant les enfants de connaissances, en les outillant pour élaborer, distinguer et manipuler logiquement un ensemble de concepts, en les formant à adopter la démarche du questionnement scientifique, pour laquelle la confrontation des certitudes avec les faits est un préalable à l’établissement de toute connaissance, conduit également à « produire » des individus libres et éclairés. Comment les textes de loi reflètent-ils cette intention émancipatrice en Communauté française ? Nous parlerons ici des textes principaux.

Le Décret « missions »[6]

Celui-ci fixe, par son article 6, l’objectif général suivant à notre enseignement :

« Article 6. – La Communauté française, pour l’enseignement qu’elle organise, et tout pouvoir organisateur, pour l’enseignement subventionné, poursuivent simultanément et sans hiérarchie les objectifs suivants :
1° promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne de chacun des élèves; 2° amener tous les élèves à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et culturelle;
3° préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures;
4° assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale. »

On le voit, et ce n’est pas une surprise, l’intention de former des citoyens est présente. Des éléments du récent projet de référentiel de cours de citoyenneté se trouvent d’ailleurs dans ce décret fondateur. Toutes les matières peuvent servir de base pour familiariser les élèves avec les outils du citoyen : la manipulation du langage et des concepts, le questionnement, la logique.

Par ailleurs, le décret Missions n’est pas le seul à viser la citoyenneté.

Le Décret de 2007[7]

Michel Dechamps[8], publiait récemment un texte d’opinion[9] par lequel il nous faisait remarquer qu’un décret était venu couronner, en 2007, un débat de dix ans dédié à l’opportunité de mettre en place des modules de citoyenneté dans les écoles. Il s’agit du Décret du 12 janvier 2007 relatif au renforcement de l’éducation à la citoyenneté responsable et active au sein des établissements organisés ou subventionnés par la Communauté française. Ce décret n’est, à ses dires, pas, ou très rarement, d’application dans les écoles.

Il semblait pourtant assez équilibré. Ainsi, il prévoyait :

  • La mise en place de conseils d’élèves se réunissant au moins six fois par an et constitués comme des espaces de parole destinés à analyser des problèmes relatifs à l’école ou à certaines classes. Le Conseil d’élèves a pour mission de centraliser et de relayer les questions, demandes, avis et propositions des élèves au sujet de la vie de l’école auprès du Conseil de participation, du Chef d’établissement et du Pouvoir Organisateur. Il a également pour mission d’informer les élèves des différentes classes des réponses données par le Conseil de participation, le Chef d’établissement ou le Pouvoir Organisateur. Chaque conseil des délégués d’élèves établit son règlement d’ordre intérieur.
  • La mise à disposition des enseignants des différentes disciplines d’un document intitulé «Etre et devenir citoyen», visant l’acquisition de références pour la compréhension de la société civile et politique[10] ;
  • L’obligation pour les établissements scolaires d’organiser régulièrement (au minimum une fois par cycle d’enseignement) des activités interdisciplinaires s’inscrivant dans une perspective d’éducation à la citoyenneté. Le décret précise, en son article 14 § 2 : « Par activité interdisciplinaire s’inscrivant dans la perspective d’une éducation pour une citoyenneté responsable et active, il y a lieu d ‘entendre au sens du présent décret une activité requérant la mise en œuvre de compétences relevant d’au moins deux disciplines différentes et visant à promouvoir la compréhension de l’évolution et du fonctionnent des institutions démocratiques, le travail de mémoire, la responsabilité vis-à-vis des autres, de l’environnement et du patrimoine au niveau local ou à un niveau plus global. »

Ce décret semblait équilibré, conjuguant la prise de responsabilités active de la part des élèves avec l’organisation de conseils et des approches plus classiques, plus transmissives. Alors, pourquoi n’est-il pas (suffisamment) appliqué ? Faute de volonté de la part du corps professoral ? Pourquoi éprouve-t-on aujourd’hui le besoin de créer une heure supplémentaire de citoyenneté par semaine ?

Afin de voir plus clair dans ces questions, nous avons rencontré Michel Dechamps et deux travailleurs de l’ASBL JEC – « Jeunes et citoyens ».

Michel Dechamps a eu l’occasion de s’interroger sur l’opportunité de mettre en place des cours de citoyenneté lorsqu’il a participé à un appel à projets intitulé « Parler de politique à l’école,  lancé par la Fondation Roi Baudouin à la fin des années ’90.

Concernant le décret de 2007, il affirme qu’à sa connaissance, aucune évaluation de sa mise en œuvre n’a eu lieu.

Et si le décret a pâti du peu de promotion dont il a fait l’objet de la part des autorités, les pistes de compréhension se trouvent sans doute, selon lui, ailleurs. Un rapport de recherche rédigé par Donat Carlier en 2007, dresse un état des lieux des pratiques d’éveil à la démocratie et à la citoyenneté dans les établissements scolaires. Rédigé en préalable à l’appel à projets de la Fondation Roi Baudouin, il pointe un certain nombre de difficultés. Du côté des élèves : le rapport fort négatif des élèves à la politique et les préjugés négatifs avec lesquels ils la considèrent ; dans les classes défavorisées, les compétences faibles des élèves en lecture, qui rendent difficile l’accès à des sources d’information de qualité ; en troisième lieu, des problèmes d’attitudes au niveau des élèves, trop soumis à leurs émotions lors des débats. Du côté des enseignants : le désintérêt d’une grande part de ceux-ci pour la politique, leur manque de formation à l’animation des débats, leur découragement face à la complexité du système politique belge et au manque de culture générale de leurs élèves[11].

La JEC, organisme fréquemment sollicité pour aider des écoles de tous réseaux à mettre en place des structures participatives effectives (conseils d’élèves), pointe quant à elle le manque de moyens octroyés pour l’organisation des activités interdisciplinaires. Les professeurs, déjà surchargés, sont contraints de reléguer ces activités en dehors de leurs heures de travail régulières, ce qui les rend peu enclins à s’investir. Quant aux conseils d’élèves, quand ils existent, ils restent très souvent purement formels, peu stimulants et trop cadrés par les directions. Les élèves devraient bénéficier d’un « coaching » spécifique pour tirer un bénéfice de ces conseils en termes de citoyenneté.

Le contexte actuel

Pourquoi, en 2015, un nouveau cours de citoyenneté voit-il le jour ? Nous l’avons vu, les bases légales existaient pour outiller intellectuellement les élèves afin de les aider, au terme de leur scolarité, à devenir des citoyens éclairés. Il aurait pu être judicieux d’évaluer la situation avant de se lancer dans un nouveau projet. Il est vrai que la question des « cours philosophiques » ressurgit régulièrement à l’occasion de divers événements sanglants perpétrés au nom de la religion. Joëlle Milquet s’est défendue d’avoir lancé son projet suite aux attentats de Paris, arguant que la décision avait été prise bien plus tôt, au moment d’élaborer la déclaration gouvernementale. C’est faire l’impasse sur deux faits : premièrement, l’attentat au Musée Juif de Bruxelles, perpétré en mai 2014, a précédé de peu la déclaration gouvernementale, et a certainement eu un impact sur elle. Deuxièmement, l’introduction d’un cours de citoyenneté à l’école fait partie d’un plan plus vaste de lutte contre la radicalisation à l’école, rédigé en janvier 2015[12]. Il y a donc bien une intention directe derrière le projet de cours de citoyenneté : lutter contre la radicalisation violente, favoriser le « vivre ensemble » des différentes communautés, et limiter les attentats perpétrés au nom d’une religion ou d’une conviction philosophique. Vaste programme ! A-t-il une chance de porter ses fruits ? Est-ce à tout le moins un pas dans la bonne direction ? Est-il bon d’instrumentaliser de la sorte un cours qui porte sur des matières aussi fondamentales que celles liées à la citoyenneté, au fondement même de nos sociétés démocratiques ? Parcourons ce qui s’est dit dans la presse sur le sujet.

Les différents points de vue exprimés dans la presse

Les points de vue exprimés sont nombreux et variés, ce qui démontre l’intérêt porté à ces matières, leur importance, mais aussi leur complexité. Tous saluent un point éminemment positif du projet : rassembler dans un seul cours des élèves qui dans le système actuel sont séparés, favorisant ainsi l’ouverture et les échanges interculturels. Les critiques portent sur d’autres aspects.

1/ Une heure de citoyenneté c’est trop peu

L’option d’instaurer une seule heure de citoyenneté, qui est clairement une option de compromis, laisse les tenants du cours de citoyenneté sur leur faim. Ils pensent que si l’idée est bonne, l’ampleur et la complexité des matières à enseigner auraient bien mérité deux heures. Alors, faut-il rendre les cours de religion et morale purement facultatifs et organiser deux heures de cours de citoyenneté, ce qui réclamera des moyens supplémentaires ?

Ou bien faut-il carrément supprimer les deux heures de cours dits « philosophiques », comme le prône le Centre d’Action Laïque ? Rejeter complètement les pratiques de spiritualité hors de l’école publique ferait courir le risque, selon certains, de rendre l’école publique moins attractive pour certains élèves croyants. Pire encore, ne pas aborder en classe les questions de religion exposerait certains élèves, plus vulnérables, à l’influence des prédicateurs « de rue », dont le discours n’est pas contrôlé[13]. Ce à quoi d’autres répondent que le contenu des actuels cours de religion ne fait pas non plus l’objet d’un contrôle strict, les professeurs de religion étant désignés par les représentants des différents cultes[14].

2/ Un « oui » massif à l’enseignement de la philosophie

Beaucoup d’auteurs soulignent le rôle central joué par le questionnement philosophique dans le développement de la faculté d’élaborer sa pensée tout en prenant en compte le point de vue de l’autre. La pratique d’un questionnement philosophique au départ de problèmes rencontrés dans la vie quotidienne plutôt que l’enseignement de la pensée des principaux philosophes sur un mode purement transmissif est privilégié. Ainsi, Vincent de Coorebyter nous dit-il : « …l’enseignement de la philosophie est neutre au plan convictionnel, contrairement à ce que l’on croit parfois : il est semblable dans toutes les universités et n’obéit à aucun mot d’ordre, confessionnel ou laïque. Son unique ambition est de favoriser un questionnement ouvert, conceptuel et critique, qui est depuis toujours un antidote aux dogmatismes, quels qu’ils soient.[15]» Joachim Lacrosse[16], auteur d’une carte blanche intitulée «Et si on essayait enfin la philo?[17]»,  semble le rejoindre : « Je terminerai par un plaidoyer spécifique pour l’enseignement de la philosophie dans les deux dernières années du secondaire (et partout ailleurs). La philosophie n’assigne pas de choisir une conviction, et personne n’en détient le monopole. Le caractère obligatoire de cette matière ne peut être contraire à la Convention européenne des Droits de l’Homme. De tout temps et en tous lieux, des hommes et des femmes ont philosophé, philosophent et philosopheront. Les cours de philosophie et les « ateliers philo » ont déjà fait leurs preuves dans plusieurs pays européens. Les compétences universelles qu’ils mobilisent chez l’apprenant (s’étonner, douter, conceptualiser, problématiser, critiquer, relativiser, rationaliser, argumenter, etc.) contribuent pleinement à l’exercice futur de la citoyenneté. »

3/Pas de nouveau « catéchisme  citoyen».

La déclaration gouvernementale parle à différents endroits de « transmettre des valeurs ». Cela se comprend étant donné le contexte dans lequel a eu lieu la décision de lancer ce cours de citoyenneté… Mais ce qui pourrait s’avérer contre-productif, c’est de transmettre telles quelles les valeurs dominantes de notre société, alors qu’il vaudrait mieux laisser les élèves se les approprier concrètement en toute connaissance de cause. C’est ce qu’exprime très bien François De Smet dans son article intitulé « La citoyenneté, ce nouveau catéchisme démocratique »[18] : « Dans la communication gouvernementale, c’est essentiellement l’angle de la citoyenneté, des valeurs démocratiques et du vivre ensemble qui ont pris le pas, et la philosophie n’est évoquée dans le texte que dans l’expression « philosophie des religions ». Or ce n’est pas de citoyenneté ou de civisme dont les élèves du XXIe siècle ont besoin, comme s’il fallait leur apprendre ce qu’ils doivent penser, tel un nouveau catéchisme axé sur les « valeurs démocratiques ». Privilégier le devoir-être sur le savoir serait, en l’occurrence, une occasion manquée. Ce qui doit être comblé, c’est le manque de connaissance sur ce que sont les autres, et sur ce qu’ont été et sont encore les systèmes philosophiques et religieux. C’est sur cette base que les élèves pourront se forger, eux-mêmes, une ou plusieurs convictions. Il ne faut donc pas, si on souhaite être au rendez-vous fixé par l’époque, un cours de catéchisme démocratique expliquant aux élèves ce qu’ils doivent penser, mais un simple cours qui se contente — ce serait déjà énorme — de proposer philosophie et histoire des religions.»

En réalité, un cours suffit-il à promouvoir le « vivre ensemble » et à prévenir les radicalisations?

4/ Attention à ne pas trop charger le nouveau cours

La liste des 11 points à aborder dans le nouveau cours tels que repris ci-dessus semble fort ambitieuse. Politique, institutions, droit, psychologie, philosophie, religions comparées… Ne risque-t-on pas un saupoudrage des enseignements ? Inculquer aux enfants et aux jeunes des bribes de chaque discipline leur permettra-t-il de voir plus clair et de conduire leur vie de manière « citoyenne » ? Plusieurs auteurs mettent en garde. Ainsi, Vincent de Coorebyter nous dit-il : « Il reste que, à en croire sa déclaration fondatrice, le gouvernement communautaire s’engage vers un cours de citoyenneté, qu’il juge sans doute plus conforme aux exigences du moment. Ce choix est parfaitement défendable, mais à la condition qu’un tel cours soit scrupuleusement conçu, préparé et enseigné. Car les matières qui y seront brassées sont les plus difficiles de toutes, et exigent une formation multidisciplinaire de haut niveau. Qui peut prétendre, aujourd’hui, enseigner à la fois les droits fondamentaux, la démocratie, la citoyenneté et les grands courants de la pensée humaine ? S’il était donné par des professeurs non préparés, et s’il était marqué par leurs convictions personnelles, un tel enseignement aurait surtout des effets pervers : il accentuerait le brouillard et l’ambiguïté qui entourent toutes ces questions, et dont témoigne le moindre débat public à leur sujet. »

5/ Etre citoyen, c’est avant tout une attitude

Et les attitudes ne s’enseignent pas, elles se forment chez tout un chacun en grande partie par imitation : les jeunes se comportent comme ils voient autour d’eux les adultes se comporter, ils reproduisent ce qu’ils voient. Le monde scolaire, et le monde politique aussi d’ailleurs, au moment de réfléchir à comment promouvoir la citoyenneté, doit se souvenir que « faites ce que je dis, pas ce que je fais » ne fonctionne jamais ! On retrouve cette idée dans l’introduction à la brochure « Etre et devenir citoyen » : « Tout le monde en conviendra : la citoyenneté ne « s’apprend » pas au travers d’un cours qui lui serait spécifiquement dédié. Elle s’acquiert, jour après jour, au cœur de la diversité de la vie scolaire, et ce dès l’entrée de l’enfant à l’école maternelle. Sens du collectif, respect de l’individu, compréhension des règles et des consignes, esprit critique, autonomie, responsabilité, participation et créativité : l’enfant devient citoyen pas à pas, au détour d’une situation de classe, d’une page d’histoire ou d’un voyage à organiser et à vivre. » Ou encore, la même idée, ici exprimée sous la plume de Jacques Liesenborghs[19] : « Dès l’école maternelle, et tout au long de la scolarité, on devrait s’arrêter à tous les incidents qui heurtent, blessent les uns ou les autres. En parler, prendre du recul, écouter tous les points de vue, toutes les justifications bonnes ou mauvaises. Instaurer des rites, respecter des procédures qui ont du sens pour les élèves, qui libèrent et émancipent. Pour la liberté d’expression, rien de tel par exemple que le journal d’école qui soulève tous les problèmes sensibles (censure, respect, sources, etc.). Au-delà des belles théories, une recherche patiente de cohérence et de sens dans la vie quotidienne. Il ne s’agit évidemment pas de faire la morale à tout bout de champ. Mais de mettre en place des institutions où les élèves sont acteurs, voire même juges quand il le faut. Des procédures de médiation, de conciliation, de réparation ou de sanction qui ont du sens. »

Et maintenant ?

Le nouveau cours de citoyenneté permettra-t-il de lutter contre la radicalisation ? Nous sommes portés à croire que c’est lui donner une mission instrumentale qui le dessert. C’est même à la condition de ne pas poursuivre explicitement ce but que nous l’atteindrons peut-être.

Tout le monde a salué le fait que dorénavant, le nouveau cours de citoyenneté rassemblera les élèves au lieu de les séparer. Se rassembler, tous ensemble, quelles que soient nos convictions, au moment de parler de sujets qui nous touchent souvent au plus profond de nous, parce que nous les vivons dans notre vie quotidienne (« qu’est-ce que la justice ? », « existe-t-il une transcendance ?» ou « la démocratie est-elle démocratique ? »), c’est crucial, car le dialogue ainsi amorcé peut conduire chacun à mieux comprendre l’autre et à apprendre des choses de lui et par lui. Le nouveau cours, à condition qu’il soit donné par des professeurs bien formés, pourrait vraiment favoriser, à nos yeux, le « vivre ensemble ».

Afin d’éviter un éparpillement nuisible, il devrait se fixer pour mission d’apprendre aux élèves à penser, et non de leur apprendre « ce qu’il faut penser ». Mais il devra avant tout écouter ce que pensent les enfants et aborder les sujets qui fâchent.

Former les élèves à la pratique du questionnement philosophique autour de sujet liés à la vie quotidienne, y compris scolaire, de l’enfant ou du jeune devrait être son principal objectif et son originalité. A condition pour autant de ne pas exonérer les professeurs des différentes disciplines de travailler, au sein même de leurs différents cours et quand cela se justifie, les questions de société, de politique au sens large, de justice et de droit, d’épistémologie, de communication non violente pour ne citer que celles-là. Pour ce faire, des approches concertées entre professeurs de différentes matières, choisissant de traiter une question globale selon différents angles disciplinaires serait à privilégier. Le temps d’élaboration en commun de méthodes pour aborder ces questions transversales devrait pouvoir être reconnu et financé. Car si les différents professeurs délèguent au professeur de citoyenneté l’ensemble des matières qui peuvent être abordées sous un angle citoyen, si toute l’organisation scolaire ne s’imprègne pas d’une culture de l’analyse critique, d’une sortie de l’ethnocentrisme, alors le temps consacré effectivement à ces questions passionnantes mais complexes sera lettre morte.

Enfin, et nous rejoignons en cela CGé, nous pensons qu’idéalement, la formation à la citoyenneté devrait se faire par la pratique, en formant les élèves à s’auto-organiser, à débattre, à argumenter et à élaborer des compromis au sujet de questions qui les touchent dans leur vie quotidienne, au sein d’instances appropriées telles que celles que propose la pédagogie institutionnelle[20].

L’école ne peut, seule, remédier à tous les problèmes de la société. La mission de socialisation « de masse » de l’école  est fort menacée par le développement d’un quasi-marché scolaire qui déforce tout travail sur le « vivre ensemble » mené en son sein. Dans la perspective d’une éducation émancipatrice, lutter contre la dualisation scolaire et préparer à une réelle mixité, sociale, mais aussi philosophique et culturelle, à une pratique de la citoyenneté, relève d’un nouveau projet de société à porter ensemble, universités, écoles, associations, services d’aide psychosociale, futurs employeurs, élus politiques, parents des quartiers difficiles et d’autres quartiers[21]. L’éducation à la citoyenneté ne peut se passer d’une refondation de l’école qui tienne compte des différences et des inégalités à la base, de l’instauration d’espaces de dialogue ouverts sur le monde qui favoriseront la reconnaissance mutuelle, avant de promouvoir une pensée commune.

Le texte de l’avant-projet de décret sur le cours de citoyenneté, encore en discussion, prévoit un processus participatif. Les acteurs de l’école (P.O., conseils de participation, associations de parents), devraient être consultés via un questionnaire envoyé ces jours-ci. C’est en effet important dans la mesure où les responsables politiques devraient en premier lieu pratiquer les vertus qu’ils veulent promouvoir chez les autres et s’appuyer sur les mouvements citoyens qui se manifestent.

Nous ne croyons pas qu’un questionnaire y suffise.

Bibliographie

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Lacrosse, J. Et si on essayait enfin la philo? La Libre, Contribution externe, Publié le mardi 21 avril 2015, en ligne sur http://m.lalibre.be/debats/opinions/et-si-on-essayait-enfin-la-philo-55367c0b35704bb01be28912 [consulté le 9 juin 2015].

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Van Parijs P., Viviers D., Comment apprendre à être un citoyen? Quelques suggestions pour le futur cours de citoyenneté. Note rédigée à l’intention de la ministre de l’enseignement obligatoire et du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 12 avril 2015. En ligne sur http://blog-recteur.ulb.ac.be/wp-content/uploads/2015/05/Viviers_VanParijs.Citoyennete-.pdf [Note consultée le 10 juin 2015].

Notes/Références

[1] Dechamps M., Amnésie sur le décret « citoyenneté »: tout est là. Opinions, RTBF, 27 janvier 2015.

[2] Les deux travailleurs de JEC que nous avons rencontrés sont Fatima Amkouy, Animatrice et formatrice et Nicolas Linsmeau, Chargé de communication et de sensibilisation.

[3] Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Déclaration de Politique Communautaire 2014-2019 : Fédérer pour réussir, juillet 2014.

[4] Bersipont A.-C.,Voici l’avant-projet de décret sur le cours de citoyenneté, Le Soir, jeudi 14 mai 2015, en ligne sur http://www.lesoir.be/878499/article/actualite/enseignement/2015-05-14/voici-l-avant-projet-decret-sur-cours-citoyennete. [Consulté le 5 juin 2015].

[5] Van Parijs P., Viviers D., Comment apprendre à être un citoyen? Quelques suggestions pour le futur cours de citoyenneté. Note rédigée à l’intention de la ministre de l’enseignement obligatoire et du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 12 avril 2015. En ligne sur http://blog-recteur.ulb.ac.be/wp-content/uploads/2015/05/Viviers_VanParijs.Citoyennete-.pdf [Note consultée le 10 juin 2015].

[6] Décret définissant les missions prioritaires de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire et organisant les structures propres à les atteindre. Voir http://www.gallilex.cfwb.be/fr/leg_res_01.php?ncda=21557&referant=l01 [consulté le 8 juin 2015]

[7] Décret du 12 janvier 2007 relatif au renforcement de l’éducation à la citoyenneté responsable et active au sein des établissements organisés ou subventionnés par la Communauté française.

[8] Michel Dechamps est un ancien professeur de français-histoire dans le secondaire ; il a bifurqué vers la psychopédagogie il y a de cela une quinzaine d’années, tout en continuant à travailler dans le qualifiant. Il forme des instituteurs à l’école normale en tant que professeur de psychopédagogie (HE Léonard de Vinci de Louvain-La-Neuve). Ses domaines de prédilection sont la sociologie de l’éducation, la politique éducative, les questions déontologiques, les questions liées à la neutralité, les questions d’éthique.

[9] Dechamps M.,  Amnésie sur le décret « citoyenneté »: tout est là. Opinions, RTBF, 27 janvier 2015.

[10] Coll., Etre et devenir citoyen, Contribution à un devenir citoyen, AGERS – Admin. de l’enseignement de la Communauté française, 2007, 204 p. Voir http://www.enseignement.be/download.php?do_id=8119&do_check=

Le document est une Brochure d’initiation à la citoyenneté de 204 pages élaborée à l’attention des enseignants ayant en charge des élèves de la fin du secondaire. Il s’agit d’un outil qui présente, de manière succincte et attractive, une série de notions, de valeurs, d’institutions sur lesquelles se fondent notre société. Elle est accompagnée de pistes didactiques.

[11] Carlier D. (Agence Alter), Aborder le fonctionnement politique de notre démocratie en classe ? Ce qu’en disent les enseignants. Rapport réalisé à la demande de la Fondation Roi Baudouin dans le cadre du projet « Politique au Programme », Fondation Roi Baudouin, 2007, 61p.

[12] Fédération Wallonie-Bruxelles, Un Plan de prévention contre le radicalisme à l’école, voir http://www.enseignement.be/index.php?page=25703&ne_id=2213 [consulté le 25 mai 2015].

[13] Bouillon P., Supprimer le cours de religion: la bonne idée, vraiment? Le soir, 25 mars 2015.

[14] Voir L’interview de Jean-Louis Schreiber par Eric Burgraff, Les heures de religion et morale sont vouées à s’effacer, Le Soir du 25 mars 2015.

[15] Voir de Coorebyter V., L’imbroglio des cours philosophiques, Le Soir du 24 mars 2015. En ligne sur http://droit-public.ulb.ac.be/limbroglio-des-cours-philosophiques/ [consulté le 9 juin 2015].

[16] Joachim Lacrosse est Licencié et Docteur en Philosophie de l’ULB (L. Couloubaritsis), Il est aujourd’hui chargé de cours à l’Université Saint-Louis – Bruxelles, ainsi qu’en Haute Ecole, à l’ISTI et à l’ERG. Il a été professeur de morale dans plusieurs Athénées et milite activement pour la création d’un cours commun de « philosophie et religions » dans l’enseignement secondaire.

[17] Lacrosse, J. Et si on essayait enfin la philo? La Libre, Contribution externe, Publié le mardi 21 avril 2015, en ligne sur http://m.lalibre.be/debats/opinions/et-si-on-essayait-enfin-la-philo-55367c0b35704bb01be28912 [consulté le 9 juin 2015].

[18] De Smet F., La citoyenneté, ce nouveau catéchisme démocratique, in Le Blog de La Revue Nouvelle, 2 février 2015, en ligne http://www.revuenouvelle.be/La-citoyennete-ce-nouveau-catechisme-democratique [consulté le 26 mai 2015].

[19] Liesenborghs J., Radicalisation : la faute à l’école ? In La Libre, contribution externe, rubrique « Opinions », dimanche 18 janvier 2015.

[20] Lire à ce sujet la passionnante contribution de Cornet J., Cgé, TentePlus. L’école, enjeu démocratique. Contribution au colloque du Girsef « L’école bientôt hors jeu ?! », novembre 2014, 23 p., en ligne sur http://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/girsef/documents/Jacques_Cornet.pdf, [consulté le 10 juin 2015]

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