Le Comité de vigilance en Travail social
Ce mouvement social réunit « des travailleurs en désaccord avec des injonctions sécuritaires ou contrôlantes, inquiets de la manière dont les politiques, les organisations et les pratiques sociales détricotent peu à peu les principes essentiels du travail social. »[1](extrait du Manifeste présenté par la suite)
Contexte d’émergence
La création de ce collectif s’inscrit dans l’histoire de l’évolution de l’aide sociale devenue action sociale. Il s’est cristallisé autour d’un évènement particulièrement traumatique pour le secteur. En 2002, deux travailleurs sociaux sont arrêtés et incarcérés pour avoir accueilli des migrants illégaux, poursuivis pour leur engagement à mener une action sociale digne de ce nom. Le soutien et l’indignation du terrain ont abouti à la création du CVTS.
Dix ans après sa création, les membres réitèrent toute l’importance de cette initiative : « La vigilance est-elle encore nécessaire aujourd’hui? La réponse est oui. Nos premières réunions portaient sur un certain nombre de craintes. On entendait des propositions ou des idées qui ne nous semblaient pas aller dans le bon sens. Aujourd’hui, il y a passage à l’acte et cela empêche le travail social. La vigilance est plus que jamais nécessaire. »[2]Bernard Hengchen, « Le travail social empêché », extrait du rapport présenté lors des 10 ans du Comité de vigilance en travail social, 2013
Les ingrédients de cette évolution sont à trouver non seulement dans l’émergence de l’État social « actif »[3]État social actif : Politique qui tend à responsabiliser davantage les personnes aidées et leur demande de justifier leur accès aux droits sociaux. et aussi dans le progressif rejet des migrants et la mise en place corollaire d’une loi et de réglementations européennes. En effet, l’hospitalité vis-à-vis de personnes dont la présence a été suscitée dans les années 60 afin de pallier un manque de main d’œuvre, est progressivement mise à mal.
Revenons sur quelques dates significatives de cette double évolution :
1974 : Une loi instaure le droit à l’aide sociale afin de mettre fin à l’arbitraire dans l’assistance publique. Le minimum de moyens d’existence (Minimex) est assorti d’une faible conditionnalité. Chaque Belge majeur dans la nécessité a le droit de demander une aide de l’État pour subvenir à ses besoins.[4]Daniel ZAMORA, Histoire de l’aide sociale en Belgique, Politique n° 76, 2012
1976 : Mise en place des CPAS, centres publics d’aide sociale. Ils sont chargés de mettre en place l’aide sociale découlant de l’article 1er de la loi les instaurant : « Toute personne a droit à l’aide sociale. Celle-ci a pour but de permettre à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine. » Si les demandeurs doivent pouvoir apporter la preuve qu’ils sont disposés à être mis au travail sauf raison sociale ou de santé, cette vérification reste assez sommaire jusqu’à la fin des trente glorieuses et à la crise.
1980 : L’article 77 de la loi de 1980 interdit de venir en aide aux migrants qualifiés d’illégaux présents sur le territoire sous peine d’une sanction pénale. Mais l’alinéa suivant précise qu’elle ne s’applique pas à ceux qui le font pour des raisons humanitaires afin de corriger la contradiction manifeste avec les droits humains.
1985-1990 : La pauvreté étant loin d’être éradiquée malgré la mise en place du Minimex et les demandes se multipliant, des critiques s’élèvent et prônent le passage d’un « droit passif » à une attitude « active » pour sortir de la pauvreté. L’aide est de plus en plus souvent assortie d’un accompagnement individualisé visant « l’intégration » et la remise à l’emploi.
1990 : Vote de la Convention de Dublin. Elle détermine les compétences en matière d’asile entre les différents pays membres de l’espace Schengen.
1993 : le Programme d’urgence pour une société solidaire instaure le projet individualisé d’intégration sociale. L’objectif affiché est de sortir les usagers de l’assistance. Et la responsabilité est placée sur les bénéficiaires qui doivent se montrer « actifs » au risque de voir leurs droits suspendus en cas de non-respect du contrat.
En 2002, deux travailleurs sociaux sont arrêtés et incarcérés pour avoir accueilli des migrants illégaux.
2002 : Dénonciation de deux travailleurs sociaux travaillant avec un public de demandeurs d’asile et sans papiers, arrêtés et incarcérés à la prison de Bruges, réduits au rang de simples trafiquants d’êtres humains.
2003 : Règlement Dublin II. Il vise à déterminer rapidement l’État responsable de l’accueil et prévoit le transfert du demandeur vers cet État, le plus souvent l’État d’entrée. La procédure rend de plus en plus compliquée l’obtention d’une réponse à la demande d’asile. La pression est mise sur les pays frontières.
2002 : La loi DIS (Droit à l’intégration sociale) instaure un rôle plus normatif aux CPAS et une fonction d’insertion socio-professionnelle. Par la même occasion, elle rebaptise ces derniers « Centres publics d’action sociale ».
2006 : Acquittement des travailleurs accusés de traite des « êtres humains » en 2002.
Que s’est-il passé pendant cette période ? L’installation progressive d’une conditionnalité de l’hospitalité ne concerne pas que les migrants, il s’agit d’une logique globale de fermeture à l’autre, de responsabilisation individuelle de ceux qui sont dans le besoin. Une logique qui mène au non-recours aux droits et déresponsabilise la collectivité. Le mot d’ordre d’activation s’est adressé à l’ensemble des politiques sociales : CPAS, Actiris, Forem, Onem, Missions Locales.
L’activation bien comprise devrait normalement avoir un caractère systémique, s’étendre à l’ensemble du travail pour augmenter le bien-être de tous les travailleurs et faciliter l’accès de chacun à un emploi. Appliquée a minima, l’activation s’est retournée contre les demandeurs, rendus seuls responsables de leur situation.
Les principes de l’État providence se sont effacés progressivement au profit de ceux de l’État social actif. Pour « activer » les personnes ayant droit à une aide, il s‘agit de plus en plus de les contrôler. Les assistants sociaux sont mis sous pression par leur hiérarchie, leur rôle se transforme insidieusement en une fonction de plus en plus répressive. Ils se doivent de traquer les « profiteurs », mettant à mal la relation de confiance tissée avec les usagers.
Objectifs du CVTS
L’étau se resserre autour des travailleurs sociaux de première ligne afin qu’ils appliquent cette forme de législation molle en contradiction avec les droits humains, la résistance s’organise. Un comité de vigilance du Travail social se constitue avec la mission de soutenir l’éthique et la qualité du Travail social. Il est composé de personnes ou de représentants d’écoles sociales, d’associations pour les droits humains, de services d’aide, de la Fédération des Services Sociaux, de différents syndicats, etc. Constitué d’une assemblée et de groupes de travail, il est ouvert aux questions des travailleurs sociaux via une permanence téléphonique. Ils organisent aussi des formations et des rencontres pour la mise en commun de pistes de solutions.[5]Voir le site du Comité deVigilance en Travail Social
« La force du collectif peut servir de rempart pour le respect inconditionnel des droits des gens et la lutte contre les inégalités. »
Nous reprenons leurs objectifs[6]Actes des 10 ans du CVTF sur leur site internet:
- Lutter contre l’instrumentalisation du Travail social à des fins sécuritaires ou répressives.
- Soutenir les travailleurs sociaux aux prises à des pressions ou des menaces qui les empêchent de pratiquer leur métier, en réaffirmant nos principes fondateurs et en menant si nécessaire un travail personnalisé.
- Faire pression sur les employeurs afin qu’ils se positionnent clairement en apportant leur soutien aux travailleurs sociaux lorsqu’ils sont l’objet de pressions illégitimes de la part d’une autorité quelconque.
- Faire pression sur les politiques pour qu’elles bétonnent dans les textes les principes du Travail social. Non pas dans le souci de protéger le secteur mais dans celui de garantir à l’usager une aide à l’accompagnement, clairement distincte d’un contrôle ou d’une action répressive.
- Dénoncer auprès du grand public tout dérapage généré par la logique sécuritaire et toute dérive en faisant observer qu’elle complique, voire empêche l’exercice d’un travail social de qualité et respectueux des personnes.
- Rappeler aussi combien les règles déontologiques et les missions attribuées aux travailleurs sociaux consolident le lien social et pacifient la société. Rappeler que la relation de confiance entre les travailleurs sociaux et l’usager est cruciale. Réintégrer la déontologie dans les pratiques du travail social.
Manifeste du Travail social
A l’occasion de leur assemblée plénière de 2015, les membres du CVTS ont décidé de s’engager à rédiger un Manifeste. « Le moment nous semblait venu d’agir collectivement, d’autant que les échos, même hors de la sphère du travail social, esquissent l’image d’une société faite de relations marchandisées et en voie de déshumanisation. »[7]Manifeste du Travail Social sur le site internet du CVTS. Leur intention est de réaffirmer les conditions nécessaires à la pratique du Travail social.
Le document a été rédigé de manière collective réunissant 15 secteurs représentatifs de la diversité des acteurs. « L’objectif est d’avoir à portée de main un outil de résistance pour les travailleurs sociaux, un texte de référence « actualisé » dans un contexte où les pratiques deviennent parfois des routines. Autrement dit, il n’y a plus toujours ce réflexe d’aller chercher des références. D’où, ce référentiel pour défendre une pratique professionnelle, tant à l’usage des travailleurs sociaux que des employeurs de ces travailleurs sociaux ! C’est aussi un outil de plaidoyer et de sensibilisation, d’interpellation, auprès des parlementaires, des politiques en général.« [8]Extrait de BIS n°174, p. 32
Le Manifeste énumère 4 axes incontournables pour garantir la déontologie du travail social.
L’éthique du Travail social y est décrite[9]Manifeste du Travail Social sur le site internet du CVTS, p. 5 en affirmant certains principes et en réfutant certains travers qui résultent d’exigences de leur pouvoir organisateur contradictoires avec le cadre.
Ensuite, étayé par des exemples apportés par des acteurs de terrain, le Manifeste énumère 4 axes[10]Manifeste du Travail Social sur le site internet du CVTS, p. 6-13 incontournables pour garantir la déontologie du travail social, sorte de garde-fous à défendre :
- La personne : acteur-sujet, et non objet, de l’intervention sociale
Le manifeste dénonce des « pratiques qui consistent à décider à la place des personnes de ce qui est important pour elles. ». Il prône un dialogue basé sur l’analyse de la situation individuelle et l’explicitation du contexte socio-économico-politique afin d’identifier ce qui fait obstacle et réfléchir avec les premiers concernés et ainsi leur permettre de faire des choix auto-déterminés. Cela implique pour les travailleurs sociaux de « construire un climat de confiance fondé sur la transparence et la loyauté, donnant ainsi aux usagers la possibilité de développer leur pouvoir d’agir, pour s’autonomiser tout en restant fidèles à ce qui est important pour eux. »
- Des missions de Travail social centrées sur la dignité humaine et la justice sociale
Le manifeste dénonce « le glissement massif des missions et des postures de travail des travailleurs sociaux vers des logiques de contrôle et d’activation. » et affirme que « le travail social a pour mission première de participer à l’émancipation individuelle et collective et la lutte contre les inégalités, ce qui garantit la cohésion d’une société sans laisser de personnes sur le bord du chemin. » Il prône une « posture juste et respectueuse des personnes » et revendique « une dimension critique et subversive qui passe par un nécessaire travail de transformation des structures et des politiques ».
- Un travail en réseau au service des personnes
Affirmant l’intérêt voire la nécessité de travailler en réseau, le texte interpelle concernant « les questions du secret professionnel (SP) et du secret professionnel partagé (SPP) » liés à l’échange d’informations inhérent à ces pratiques. « Ce principe de confidentialité est régulièrement mis à mal dans ou par les politiques sociales, les structures institutionnelles et les pratiques sociales. » Il dénonce aussi les risques d’une informatisation généralisée des données qui « se conçoit de plus en plus comme une évidence, sans être reliés à un cadre ni un objectif précis et sans maitrise des finalités de ceux qui s’en saisiront. »
- Un cadre de travail au service du Travail social
Le texte dénonce l’instauration d’une « logique marchande centrée sur la culture du résultat, du chiffre, de la normalisation et de la rationalisation de l’humain, contraire aux finalités intrinsèques du travail social. ». Ils affirment les principes d’indépendance et d’engagement des travailleurs sociaux pour « développer une action réflexive et créative en toute sécurité et indépendance. »
Il pointe des conditions de travail qui empêchent le respect du secret professionnel comme le développement d’open space par exemple ou l’évaluation du travail social centrée sur le nombre de dossiers traités ainsi que l’obligation de résultat qui déshumanise le travail et ne permet pas un travail de qualité. En résumé, il met en cause « des pratiques managériales du travail social confondant efficacité et efficience, confiance et transparence, collaboration et concurrence. »
Un appel à signatures lancé[11]Manifeste du Travail Social sur le site internet du CVTS lors de la publication de ce texte est encore ouvert. Actuellement, on dénombre 997 signataires à titre individuel et 102 organisations signataires.
Le regroupement en collectif autour de ce Manifeste est une manière forte d’afficher les valeurs d’une profession, fortement compromises dans certains contextes institutionnels, une manière d’affirmer qu’on n’est pas dupes devant les glissements du droit et l’étroitesse des visions politiques face à l’énormité des problèmes générés par l’économie mondialisée.
Beaucoup d’observations faites en première ligne du combat actuel mené par certains travailleurs soudain qualifiés d’« essentiels », dont les travailleurs sociaux, mériteraient d’être partagées, croisées entre elles et certaines questions restées en suspens doivent être posées : au-delà de gestion de crises sanitaires et/ou économiques successives, qu’est-ce qui fait soin dans notre société ? Allons-nous continuer à alimenter un gigantesque hôpital psychiatrique façon Matrix où des films anxiogènes et du divertissement seront servis à longueur de journée, en compensation des dignités bafouées et des gagne-pain perdus?
En 2020, le mouvement du Collectif21[12]collectif21.be s’est créé afin de dénoncer la marchandisation progressive du secteur associatif inscrite à l’intérieur du nouveau statut des asbl, obligatoire en 2023, et de fêter en même temps le centenaire et l’enterrement des associations citoyennes instituées par la loi de 1921 en Belgique.
A 7 heures d’avion, du côté du Québec, les problématiques de fond ne sont pas différentes avec des modes d’expression plus poétiques qui nous ont donné l’idée de les matérialiser sous forme d’un jeu, une autre manière de résister.
RePairEs. Le vocabul’Aire amoureux du Travail social
En écho à ce Manifeste, explorons cette autre initiative : rePairEs. Le vocabul’Aire amoureux du Travail social. Ce texte poétique illustré a été poli et repoli par trois travailleuses sociales qui se sont rencontrées de l’autre côté de l’océan, au Québec, soient Sarah Bell (une Suissesse), Geneviève Fuoco et Marguerite Paradis (deux Québéquoises).
Une rencontre inspirante
Marguerite nous partage avec sa plume singuliAir, les prémisses de ce projet :
« Il était une fois, une salle de cours,
deux étudiantes à l’imagination débordante
et une prof utilisatrice des intelligences multiples.Quelques mois plus tard,
l’idée d’un trialogue sur le Travail social,
a pris forme et fond tout simplement.Rigueur et bonne humeur, le référentiel,
une carte conceptuelle, l’essentiel,
et des illustrations, l’existentiel.Une seule consigne : POUR.
Un POUR compréhensif, affirmatif et constructif
comme doit l’être une profession à l’ADN reBelle.»
Les ailes du Travail social
Comme représentées, les quatre « ailes » nécessaires au dynamisme de la profession du Travail social sont le Pourquoi ou les valeurs, la Posture ou les compétences relationnelles, le Comment ou les co+élabo+actions, enfin, les Résultats ou les changements individuels et collectifs.
Chacun de ces axes est décliné en 4 mots-repères qui amènent à une introspection positive. Leurs mots étant choisis avec beaucoup de minutie et jouant sur le double sens s’il est découpé avec liberté par une majuscule incongrue ou un tiret… une présence d’esprit est préférable!
Polliniser le Travail social
rePaires est un rappel de l’importance du vocabulaire utilisé en Travail social.
Non pas avec une intention normative mais avec la volonté de favoriser un regard réflexif, créateur et critique sur sa pratique et de polliniser celle-ci par un dialogue avec des pairs. Lisons ce qu’en disent les autrices :
« Dans cet espace ludique d’interActions, nous déPausons notre monture et arMûre prêt à acCueillir les inspirations et, pourquoi pas, les subVersions. MainTenant, malgréTout, deBout, deMain en mains. »
Un cousinage éthique
À lire ces deux documents, certaines similitudes sautent aux yeux avec les mouvements engagés en Belgique. La volonté de promouvoir un Travail social engagé et humanisant tant pour ceux qui l’exercent que pour ceux qui en bénéficient.
Le Travail social est un bastion de résistances et d’actions constructives face à la marchandisation et l’instrumentalisation de l’intervention sociale à des fins sécuritaires ou répressives voire, d’exclusions. Chacun à sa manière, les auteurs prônent le tissage d’un lien social de confiance. Ils insistent pour permettre en travail collaboratif où chacun est considéré comme sujet-auteur de sa vie et non objet d’une politique.
Une conclusion tissée en « POURs »
Pour un Travail social convaincu et convaincant de l’importance de cette profession reBelle.
Pour des milieux d’enseignement et d’apprentissage qui offrent une formation à jour, ancrée, novatrice et habilitante
Pour des représentations professionnelles, associations, ordres ou syndicats, engagées publiquement et activement dans la promotion des valeurs et actions du Travail social.
Pour des employeurs, institutionnels ou communautaires, promoteurs d’interventions individuelles, groupales et collectives personnalisées.
Pour des travailleuses sociales et travailleurs sociaux tenant compte des besoins, intelligences multiples et contextes de la personne.
Notes de bas de page[+]
↑1 | (extrait du Manifeste présenté par la suite) |
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↑2 | Bernard Hengchen, « Le travail social empêché », extrait du rapport présenté lors des 10 ans du Comité de vigilance en travail social, 2013 |
↑3 | État social actif : Politique qui tend à responsabiliser davantage les personnes aidées et leur demande de justifier leur accès aux droits sociaux. |
↑4 | Daniel ZAMORA, Histoire de l’aide sociale en Belgique, Politique n° 76, 2012 |
↑5 | Voir le site du Comité deVigilance en Travail Social |
↑6 | Actes des 10 ans du CVTF sur leur site internet |
↑7 | Manifeste du Travail Social sur le site internet du CVTS |
↑8 | Extrait de BIS n°174, p. 32 |
↑9 | Manifeste du Travail Social sur le site internet du CVTS, p. 5 |
↑10 | Manifeste du Travail Social sur le site internet du CVTS, p. 6-13 |
↑11 | Manifeste du Travail Social sur le site internet du CVTS |
↑12 | collectif21.be |