La pédagogie émancipatrice dans le cadre des formations d’insertion socioprofessionnelle I

définitions

Tout formateur assurant une formation professionnelle ne peut éviter la question : dois-je avant tout préparer un opérateur efficace ou dois-je aussi former un travailleur lucide et critique. Plus précisément, est-il possible de former un travailleur efficace, et donc capable de « penser » son activité professionnelle, sans du même coup former un individu capable de prendre des distances par rapport à son travail et à son organisation, et donc un travailleur lucide et critique ? Les organismes de formation socioprofessionnels n’échappent pas à ce dilemme. Ils le vivent sans doute même sur un mode plus explicite et plus aigu que d’autres puisque, par définition, ils entendent assurer l’insertion de leur public dans la société, tant par le travail que par le développement personnel et citoyen. N’est-ce pas en ce sens que l’on parle d’insertion socioprofessionnelle.

Les organismes d’insertion socioprofessionnelle (OISP) furent institués à l’intention d’un public en difficulté d’intégration. Cette difficulté est liée principalement aux obstacles rencontrés à se faire embaucher, entre autres parce qu’il s’agit de personnes sorties de l’école sans qualification et dont la personnalité construite dans des conditions difficiles ne présente pas toujours la structuration requise, ni les compétences sociales attendues pour évoluer et s’intégrer dans le monde du travail et dans les diverses institutions courantes de la vie sociale. A l’origine, ces initiatives furent portées par des acteurs sociaux affichant leur engagement militant et inscrivant explicitement leur projet dans une perspective d’émancipation. Au fil du temps, les nouveaux formateurs n’ayant pas baigné dans cette visée militante initiale se sont interrogés sur la dimension émancipatrice de leur travail, dimension encore souvent affichée dans le projet pédagogique de leur organisme, mais se voyant de plus en plus contrée par les exigences technocratiques d’efficience imposées par les bailleurs de fonds.

Afin d’éclairer, au sein des organismes de formation socioprofessionnelle, le débat visant à clarifier les finalités et à opérationnaliser la pédagogie, nous proposons une explicitation de ce que serait une Pédagogie émancipatrice en général et illustrons-la ensuite dans le contexte de l’ISP. appliquée aux formations d’insertion socioprofessionnelle. Commençons par présenter une définition de la Pédagogie émancipatrice.

L’émancipation en éducation

Dans son sens le plus général, l’ émancipation peut être définie comme la sortie ou l’affranchissement d’une tutelle. La pédagogie serait donc émancipatrice lorsqu’elle développe les savoirs et les capacités des personnes leur permettant de se libérer d’une autorité, d’une domination, d’un pouvoir. Voyons cela plus en détail.

Certains seraient tentés de dire que toute véritable éducation est nécessairement émancipatrice . L’étymologie du mot n’est-elle pas le mot latine-ducere, c’est-à-dire littéralement « conduire hors de ». En premier lieu, à l’école, en s’adressant aux petits, il s’agit de les menerhors de l’enfance, conçue traditionnellement (jusqu’à l’époque des Lumières) comme une étape de la vie caractérisée par la confusion de l’esprit et l’immaturité. En second lieu, dans le cadre de l’éducation populaire, en s’adressant aux adultes non instruits, il s’agit de les conduire hors des brumes de l’esprit non éclairé par la raison. L’éducation émancipatrice exigerait donc, au minimum, dans les deux cas, la formation à la raison.

Une simple observation nous force cependant à constater que toute éducation n’est pas, par nature, émancipatrice. Par définition, une éducation vise un but : conduire l’éduqué quelque part, le transformer, le faire autre. Autrement dit, l’éducateur a des vues sur la personne qui lui est confiée : il veut la conduire à un certain stade de développement, lui faire acquérir certaines qualités, l’encourager à construire une certaine personnalité. Cependant, cette personnalité que l’on veut forger peut être plutôt conformiste ou plutôt indépendante. Vise-t-on en priorité, dans l’éducation, à façonner un individu qui s’adapte, accepte l’ordre des choses, adopte les modes de pensée dominants, tienne une place dans la société telle qu’elle se voit définie par le rapport de pouvoir en place ? Ou tente-t-on avant tout de former des individus critiques, capables de remettre en question l’ordre des choses, de réfléchir aux dysfonctionnements rencontrés, d’imaginer des alternatives, de se mobiliser, avec d’autres, pour mettre en œuvre ces dernières ? Entre les deux pôles de ce choix, l’éducateur, le formateur doit se prononcer. Et seule la seconde option éducative rencontre la finalité de l’émancipation qui postule, rappelons-le, la sortie d’une tutelle, d’une domination et donc, la transformation des rapports de pouvoir en place1.

Les finalités sociales et les buts éducatifs de la pédagogie émancipatrice

La finalité de l’émancipation peut être pensée sur le plan individuel. Elle a aussi, incontestablement, une dimension collective. La domination et les inégalités sociales correspondent à une réalité partagée socialement. Elles prennent des formes instituées qui concernent un ensemble de personnes et qui perdurent dans le temps. L’émancipation suppose certes l’accroissement de l’autonomie de pensée et d’action d’une personne ; elle implique aussi la transformation de la société vers plus de liberté, de justice, d’égalité pour tous, et donc spécialement pour ceux qui sont privés de l’exercice du savoir et du pouvoir ou fortement limités par rapport à celui-ci.

Autrement dit, l’émancipation requiert plus qu’une transformation des personnes. Elle exige aussi des transformations institutionnelles qui modifient concrètement et durablement les rapports sociaux de domination. Ces transformations peuvent s’obtenir par la mise en œuvre de projets collectifs d’action (de protestation, de revendication, d’innovation) par les individus dominés. Elles passent souvent aussi par l’alliance de ces derniers avec des militants solidaires appartenant à d’autres groupes sociaux. Nous savons, par notre pratique, que ces transformations des rapports sociaux peuvent déjà s’expérimenter localement et, en particulier, au niveau d’un organisme de formation ou d’un organisme d’insertion socioprofessionnelle.

La pédagogie comprend la définition de buts éducatifs (en lien avec des finalités sociales) et son articulation à l’ensemble des moyens et des stratégies utilisés pour atteindre ces buts éducatifs.

La pédagogie émancipatrice peut donc être définie comme les conceptions et les pratiques de l’activité éducative qui visent l’accès au pouvoir et à l’autonomie d’action des individus et des groupes sociaux dominés (finalités sociales). Voici comment nous traduisons ces finalités sociales en buts éducatifs. La Pédagogie émancipatrice veut accroître la maîtrise intellectuelle, culturelle et affective qui doit permettre à ceux qui sont privés de savoir et de pouvoir, d’accroître leur confiance en eux et d’acquérir, en coopération avec les autres, une capacité d’action plus grande sur leur environnement économique et social, voire même, dans toute la mesure du possible, une capacité de transformer collectivement cet environnement (buts éducatifs)2.

Maintenant que nous avons explicité la portée nécessairement (mais pas exclusivement) sociale et politique que nous donnons à l’idéal éducatif d’émancipation et que nous l’avons traduite en buts éducatifs encore assez généraux, comment devenir plus précis et définir le programme concret d’une formation émancipatrice, en terme d’objectifs visés et de résultats attendus, de telle sorte que nous puissions choisir les pratiques et les outils méthodologiques les plus appropriés et que nous disposions de critères permettant d’évaluer avec rigueur et pertinence la qualité d’une formation existante, à l’aune de ce choix sociopolitique ?

Les objectifs visés et les résultats attendus

Sur base des réflexions qui précèdent, quelles seraient alors les traits caractérisant une pédagogie émancipatrice, en termes d’objectifs visés et de résultats attendus ? Voici quelques critères permettant de répondre à cette question et dès lors, de choisir les méthodes et les activités les plus favorables et de concevoir les dispositifs d’évaluation les plus adéquats, en connaissance de cause.

• Une pédagogie est émancipatrice si elle modifie les représentations de l’avenir, en rompant avec l’absence de perspective ou avec une vision fataliste du destin probable.

Pour pouvoir réaliser un projet, donc pour exister en tant qu’auteur de sa vie, il faut se donner un avenir, il faut croire qu’un lendemain différent et meilleur qu’aujourd’hui est possible. Faute d’une telle conviction, un individu, un groupe ne se mettra jamais en route. Construire un imaginaire, tout à la fois réaliste et enthousiasmant, constitue une condition de l’émancipation. Le travail de Pédagogie émancipatrice consiste, entre autres, à construire cet imaginaire mobilisateur avec les intéressés.

• Une pédagogie est émancipatrice si elle modifie les représentations des logiques sociales actuellement à l’œuvre, rompant avec la vision selon laquelle il s’agit de forces inéluctables.

Pour agir, rêver ne suffit pas. Il est nécessaire de pouvoir analyser la réalité et décoder les mécanismes qui y opèrent. Il faut être capable de comprendre que l’ordre des choses n’est pas le fruit du hasard ou de puissances imparables dont personne n’aurait le contrôle. Il faut pouvoir démonter le rôle des acteurs impliqués, l’enchaînement des actes qui produisent les dysfonctionnements. Il faut être en mesure de déceler, dans les rapports de force en présence, des points d’appui pour contrer le processus et les résultats rejetés. Il faut donc disposer d’outils d’analyse et avoir accès aux savoirs existants qui s’avèrent pertinents dans les domaines qui causent problème. En d’autres termes, la Pédagogie émancipatrice donne aux publics dominés les moyens intellectuels d’analyser leur condition, leur position sociale, leurs représentations, les institutions fréquentées ou susceptibles de l’être. Elle replace cette analyse dans une lecture globale de la dynamique de la société.

• Une pédagogie est émancipatrice si elle modifie les images que l’individu ou le groupe dominé a de lui-même, de ses capacités, de ses compétences, de ses potentialités.

« Tous capables ! » , telle est la devise du Groupe français d’Éducation nouvelle. Trouver une assise, augmenter sa confiance en soi, découvrir ses ressources virtuelles qui ne demandent qu’à s’exprimer, percevoir que l’on n’est pas limité à être celui qu’on est pour le moment, se rendre compte que l’on peut beaucoup plus qu’on ne le croit et être persuadé que ces capacités peuvent encore croître si on le veut, voilà autant de buts importants à atteindre pour une pédagogie émancipatrice.

• Une pédagogie est émancipatrice si elle outille les personnes pour les rendre capables d’agir efficacement.

Toute une série de compétences doivent ainsi être stimulées : ouvrir des possibles, imaginer des opportunités (créativité et imagination) ; définir des buts à atteindre ; élaborer des stratégies, mobiliser des ressources pour les mettre en œuvre ; planifier une activité ; évaluer et réajuster son déroulement ; etc. Il s’agit là, en somme, d’une série de compétences requises pour mener à bien des projets3.

• Une pédagogie est émancipatrice si elle développe les mécanismes intellectuels de base.

L’accès aux objectifs qui précèdent présuppose un minimum de savoir-faire cognitif. Lire, écrire, calculer, certes, mais aussi manipuler les mécanismes mentaux de base comme induire, déduire, comparer, synthétiser, analyser, formaliser, vérifier, avoir de la méthode, etc. : ce sont là les outils de l’exercice de la raison indispensables pour la mise en œuvre de l’émancipation.

• Une pédagogie est émancipatrice si elle développe des capacités de communication et d’expression, si elle entraîne à la prise de parole (sous toutes ses formes et donc, pas seulement verbale) et à l’écoute correspondante, si elle développe une certaine maîtrise affective et émotionnelle.

De tels apprentissages se réalisent le plus souvent en se greffant sur les autres objectifs poursuivis par la pédagogie émancipatrice : ils se réalisent à l’occasion du développement de la confiance en soi, de la maîtrise intellectuelle, de la capacité de définir et de mener un projet d’action, de l’émergence de la nouvelle perception de soi sur le plan personnel et collectif, etc. L’entraînement à la communication et à l’expression tout comme l’acquisition de la maîtrise émotive et affective peuvent aussi faire l’objet d’ateliers spécifiques.

• Une pédagogie est émancipatrice si elle permet aux dominés de construire une nouvelle identité, tout à la fois en continuité et en rupture avec leur ancienne personnalité et en articulation avec leur projet et leur environnement.

Finalement, s’émanciper et se dégager de ses différentes tutelles, c’est changer de personnalité, c’est redéfinir son identité. Cela est vrai tant pour un individu que pour un groupe social. Se donner un avenir, pouvoir analyser le monde et le voir autrement, mieux se connaître, épanouir ses capacités et acquérir de nouvelles compétences, être persuadé qu’on peut plus, transformer ses modes de réactions et son caractère, changer sa perception de soi (pour un individu et un groupe) : c’est à l’avènement d’une autre personne et à l’instauration d’autres relations et d’autres interactions entre les personnes que travaille la pédagogie émancipatrice. Au-delà des apprentissages partiels évoqués plus haut, il s’agit d’amener chaque individu, en relation avec les autres dans le cadre des groupes où il est impliqué, à se voir sous un regard nouveau, à la fois comme héritier du passé, assumant pleinement d’où il vient, et à la fois comme désireux de construire un avenir différent dans lequel il sera plus pleinement lui-même. Cette nouvelle image de soi, accouchée parfois dans la douleur, est l’occasion d’expérimenter une plus grande qualité de vie et une existence vécue plus intensément.

La mise en lumière d’un dernier critère (et d’un dernier objectif) incontournable : le développement de la solidarité

Si la formation s’adresse à chaque personne en particulier, l’émancipation est par définition collective. L’émancipation, avons-nous dit, est la sortie d’une condition de domination. L’état de sujétion d’un individu s’inscrit toujours dans un groupe d’appartenance où se jouent des rapports sociaux. L’insertion socioprofessionnelle elle-même en est l’illustration : rapport des OISP vis-à-vis des pouvoirs subsidiants, position des stagiaires selon leurs qualifications dans le cadre du marché de l’emploi, rapport des stagiaires vis-à-vis des dispositions politiques et des pratiques administratives d’accompagnement des demandeurs d’emploi et d’attribution d’allocations de subsistance ou de chômage, rapport entre les stagiaire et les formateurs (qui disposent d’un statut et de diplômes, en dehors de toute considération de type psychologique), rapport entre les stagiaire et des employeurs dans le cadre d’un stage, etc.

Selon notre conception, l’enjeu de l’émancipation n’est donc pas la sortie individuelle d’une condition grâce à la mobilité sociale ou la promotion professionnelle, mais la transformation de la condition de domination elle-même. Celle-ci entraîne que les personnes se transforment certes, mais aussi que les structures et que le fonctionnement des institutions qui ont créé les conditions de la domination et de l’aliénation s’en trouvent modifiées.

Au moins deux cas de figure d’émancipation peuvent être envisagés, du point de vue des personnes formées. Ils font tous deux appels aux valeurs et aux comportements de solidarité qui cherchent à modifier la condition d’un ensemble de personnes d’un groupe donné, partageant une même situation de domination.

Premier cas de figure. Des circonstances de la vie, parmi lesquelles l’expérience d’une formation efficace, ont permis à une personne de sortir individuellement de sa condition de domination. Cette sortie ne devrait être considérée comme une émancipation que si les nouveaux comportements ont des retombées émancipatrices sur le réseau de relations de cette personne (au-delà de son cercle familial immédiat). Elle ne correspondrait pas à notre conception de l’émancipation si la personne change purement et simplement de catégorie sociale et s’identifie alors à un nouveau groupe social partageant une condition plus privilégiée, grâce à une promotion purement individuelle (qui touche aussi automatiquement les manières de vivre et de penser des membres de sa famille proche).

Une mobilité sociale ascendante sera, par contre, émancipatrice, si la personne qui en bénéficie reste en lien avec son milieu d’origine et cherche, d’une façon ou d’une autre, grâce à ses nouvelles compétences et ses nouveaux acquis, à faire sortir les pairs de son ancien groupe d’appartenance des conditionnements qui les aliènent et dont elle a pu elle-même se libérer. Au minimum, elle reste intéressée et préoccupée par la condition des autres personnes défavorisées. Elle continue d’être informée à leur sujet. Elle se sent encore concernée par leurs problèmes. Plus largement, elle peut s’engager dans des actions militantes ou citoyennes visant une société plus juste.

L’autre cas de figure est celui de personnes qui, dans le cadre de leur processus d’émancipation, deviennent capables de percevoir et de vivre autrement leur environnement, tout en restant dans leur groupe d’appartenance d’origine. Une vie plus lucide, de meilleure qualité, partagée avec les proches et les collègues, constitue une sortie de l’aliénation transformant la condition sociale initiale pour la personne et pour son entourage. Ce genre de transformation va généralement de pair avec une implication pour une modification des contraintes de l’environnement à la source de la situation inacceptable, avec un certain engagement, direct ou indirect, pour améliorer et rendre moins injuste la situation de ses proches ou de ses collègues.

On le voit, le piège à éviter pour le formateur qui voudrait s’inscrire dans la perspective de l’émancipation des personnes qu’il forme, c’est de confondre pédagogie de la réussite et pédagogie émancipatrice. La Pédagogie émancipatrice serait en quelque sorte une pédagogie de la réussite réinvestie collectivement ou de la réussite « mutualisée ».

Par conséquent, un dernier critère de la pédagogie émancipatrice, un dernier objectif se voit ainsi mis en lumière. Celui-ci est sans doute le plus déterminant, le plus essentiel à nos yeux. Il est lui-même indissociable de tous ceux que nous avons définis ci-dessus.

Une Pédagogie émancipatrice passe par l’acquisition voulue, organisée, outillée et systématisée de comportements de solidarité.

Cet apprentissage de la solidarité commence, en réalité, au sein de la formation elle-même, dans la visée partagée qui veut conduire l’ensemble des stagiaires à la réussite, ainsi que dans les démarches pédagogiques qui prennent appui sur les ressources du groupe.

Dans un second article, nous proposerons des pistes pratiques correspondant à chacun des objectifs que nous avons présentés ici comme autant d’axes d’orientation de la pédagogie émancipatrice.

Références

[1] La domination peut être définie comme l’exercice d’un pouvoir durable et unilatéral d’un acteur social (personne ou groupe) sur un autre acteur social (personne ou groupe), pouvoir qui pousse le second à agir et à se comporter d’une certaine façon voulue par le premier. Cette coercition peut s’exercer de multiples façons, y compris en empruntant une voie psychologique ou culturelle qui entraîne l’adhésion plus ou moins inconsciente du « dominé » à sa propre domination. Dans ce cas, certains parlent d’« aliénation ». Une première étape de la pédagogie émancipatrice passe alors par un travail éducatif de « conscientisation ». La conscientisation désigne une démarche de formation, volontaire, organisée et accompagnée, de prise de recul et d’objectivation effectuées par un sujet vis-à-vis de la face intériorisée de sa domination, démarche centrée, d’une part, sur l’apport d’informations et de données sociales objectives et, d’autre part, sur l’explicitation des mécanismes psychologiques et des normes culturelles agissant sur lui le plus souvent inconsciemment. Voir, en particulier, comment on peut définir la conscientisation de manière plus approfondie et comment le Jeu du Mobile social peut être utilisé comme outil de conscientisation pour des personnes ayant vécu l’échec et la relégation scolaires, dans l’article de F. Tilman, Information – Sensibilisation – Conscientisation, sur le site du Grain (onglet Pédagogie émancipatrice/Analyses des inégalités socioculturelles). Voir aussi les articles Le Jeu du Mobile Social et Le fichier d’expression du Jeu du Mobile Social I / Le fichier d’expression du Jeu du Mobile Social 2, sur le site du Grain.

[2] On peut approfondir cette perspective dans l’ouvrage collectif coordonné par D. Grootaers et F. Tilman, La pédagogie émancipatrice. L’utopie mise à l’épreuve, P.I.E-Peter Lang, 2002.

[3] Le lecteur trouvera dans F. Tilman, Penser le projet. Concepts et outils d’une pédagogie émancipatrice, Chronique sociale, 2004, une série de démarches susceptibles de développer ces compétences. Voir aussi le livre collectif coordonné par G. Fourez, Des compétences négligées par l’école. Les raconter pour les enseigner, Chronique sociale/Couleur Livres, 2006.

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