Le point de vue sur la maternité et la parentalité développé par l’immense majorité des femmes migrantes et extra-occidentales que j’ai rencontrées sur mes terrains de recherche de 2006 à 2020, pourrait sembler a priori à l’antipode des analyses élaborées par M. Chollet. Et pourtant, étrangement, les deux approches se complètent incontestablement. Car, mes interlocutrices migrantes, au fil de leurs discours sur les besoins du nouveau-né, du jeune enfant, de la mère et des parents, ne cessent de dessiner en filigrane les contours du cadre au sein duquel l’expérience de la maternité peut être supportable. Et, en miroir, elles décryptent également ce que peuvent être les dangers et traumatismes inévitables d’une maternité vécue dans un contexte – en l’occurrence occidental – factuellement peu soutenant et même assez traumatisant à bien des égards. Alors, autour de cette question de la gestion de la petite enfance dans un contexte sociétal semblant peu propice à s’ouvrir épistémologiquement aux univers de référence extra-occidentaux, l’eurocentrisme semble parfois disposé à marquer une pause, peut-être, au moins provisoire.
De 2006 à 2016, en tant que travailleur social et essayiste, puis de 2016 à 2020, en tant qu’anthropologue menant une recherche financée par le FNRS, je n’ai cessé d’organiser, au sein de différentes associations bruxelloises et wallonnes d’enseignement du Français Langue Etrangère et d’alphabétisation, des ateliers d’écriture auprès de femmes et d’hommes migrants « extra-occidentaux » (perçus comme tels ou s’affirmant comme tels). Au fil de ces ateliers, mon but était de favoriser – à travers l’édition des textes des différents auteurs et auteures – la mise en lumière de leur regard non eurocentrique sur leur expérience de la migration, sur leurs pratiques culturelles et sur les pays d’Europe de l’Ouest qu’ils avaient traversés ou dans lesquels ils s’étaient installés. Ce travail a été également l’occasion de mesurer le décalage parfois abyssal entre le point de vue régulièrement disqualifiant de la grande majorité des formateurs en FLE – pour la plupart euro-descendants – sur les univers de référence des publics migrants et la complexité des réalités et des imaginaires portés par ces derniers. Selon ce point de vue, qui prend souvent le relai des discours disqualifiants médiatisés [Guénif-Souilamas, 2006 ; Fassin, 2009 ; Fassin 2011] ayant pour objet les migrants, les univers d’origine de ces derniers se caractériseraient d’abord par un profond sexisme, toute une série de manques, d’archaïsmes, et de retards mentalitaires. Dans l’ombre de ces discours invisibilisants, les publics migrants, dès que l’occasion s’offre de se rencontrer et d’échanger, trouvent le moyen de visibiliser leurs ressources, stratégies de résilience, de devenir et de résistance, et ce qui les rapproche.
En effet, en dépit des spécificités de leurs différents univers et pays d’origine (Maroc, Guinée, Congo, Turquie, Europe de l’Est) au fil de l’énonciation de leurs conceptions relatives à l’Islam, à la religion, à la nature, à l’immigration, à la souffrance, force est de constater que la majorité de mes interlocuteurs partagent certaines vues à la fois singulières, communes et complémentaires sur de nombreuses questions et réalités. Une de ces questions concerne le corps, en l’occurrence le corps humain naissant, ses besoins, ses demandes et ce qui conditionne son devenir. Et cette question remet en jeu certaines parts des différentes conceptions, ressources symboliques, pratiques et ontologies complexes portées par les migrants et migrantes rencontrés sur mes terrains de recherche. Cette question est celle de l’éducation des jeunes enfants.
En Wallonie, à Bruxelles, lors d’ateliers mixtes ou mixtes, la question de l’éducation des jeunes enfants est une des premières qui surgit lorsque je questionne les personnes migrantes sur les différences qu’elles saisissent entre leur société d’origine et la société belge.
« Ici on n’allaite pas les enfants ». « Parfois, on nous fait des problèmes quand on allaite quand le bébé demande ». « Des fois, ils donnent aussi du lait de vache ici ». « C’est à cause de la mise en crèche » « La mise en crèche à deux ou trois mois, c’est n’importe quoi ». « On sait que le lait de la mère est bon pour le bébé, sinon la femme n’aurait pas de lait. Ici, on veut contredire la nature. On se prend pour Dieu ». « Ici, on laisse pleurer les enfants. On sait que le bébé qui pleure nous dit qu’il est en danger. Ce qui a été donné peut-être repris ». Ces quelques phrases sont très représentatives de celles entendues lorsqu’est évoquée la gestion de la petite enfance dans « les pays occidentaux » et, en miroir, les manières de faire dans les différentes cultures des migrants et migrantes de mes terrains.
Je m’arrêterai ici sur l’expression : « On sait » : la manière de faire n’est donc pas revendiquée seulement comme mœurs, habitude ou coutume, mais comme savoir. Lorsque je demande ce qu’ils entendent par « On sait », les réponses sont souvent sans équivoques.
Ainsi, « On sait, répond Abdu, au cours d’un atelier en Wallonie. On sait bien, quoi. On sait que quand un enfant petit devient nerveux, il faut le porter ou le nourrir. On le sait. C’est tout. Car on voit que quand on ne le fait pas, ça donne des enfants nerveux. Beaucoup d’enfants des Belges sont comme ça ».
– « Après », dit Rosa, arménienne, « ils sont nerveux avec les parents ».
– « On le sent, on le sait, on le voit », ajoute Khadija. « Les enfants qu’on laisse pleurer, qu’on ne porte pas, et qu’on met tout le temps dans les poussettes, après ils ne sont pas en confiance. Ils collent les parents comme s’ils avaient besoin de se rassurer que leurs parents veulent d’eux. »
L’usage du verbe « savoir » chez mes interlocuteurs se justifie donc à partir d’une expérience, vécue, observée, analysée et, également, à partir de l’observation de l’expérience opposée.
A ce point, je pense aux propos de Pascale Jamoulle sur les lieux collectifs où des migrants se retrouvent : lieux qui, selon l’anthropologue belge « deviennent un socle, un territoire de confiance à partir desquels les immigrants ou leurs descendants peuvent inventer des filières d’entraide, des relations collectives et des formes d’interprétariats transculturels » [Jamoulle, 2014 : 62].
Ces témoignages ne signifient pourtant pas que, selon mes interlocuteurs, une mère ne doive jamais travailler, par exemple dans la société d’immigration (mais cela peut valoir également en ce qui concerne le pays d’origine) et que sa place soit indéfiniment au foyer (sauf si une mère en décide ainsi). Cependant, presque tout.e.s les femmes et hommes de mes terrains pensent qu’il est un temps – en gros les trois premières années, avec certaines variations -, où la mère devrait se consacrer à l’enfant, sous peine de fabriquer un être asocial, « malheureux », voir « dangereux » (Rosa, Laïla, Wallonie). La mère doit s’occuper du jeune enfant ou un autre parent, par exemple le père, si la situation l’exige, comme le préciseront plusieurs de mes interlocutrices : « Si la mère ne peut pas s’occuper comme il faut de l’enfant parce qu’elle travaille, ça doit être le papa alors » (Laïla).
Ailleurs, dans l’association Care, à Bruxelles, c’est Mohamed, un monsieur marocain qui écrit :
« Selon mon point de vue, il faut donner un salaire et non une aide sociale aux femmes qui ont des enfants en bas âge afin de s’en occuper et de créer des liens forts avec leurs enfants, au lieu de les envoyer à la crèche. Il faut valoriser le rôle des mamans. Selon le poète Hafez Ibrahim : la maman est une école. En s’assurant qu’elle puisse jouer son rôle, on assurera la naissance d’une bonne nation ».
Ce monsieur marocain, écrivant cela, ne cherche pas à remettre ou « maintenir la femme à sa place », en l’occurrence de mère et de femme au foyer. Et, en l’occurrence encore, ce même homme prendra par ailleurs position pour « le droit des femmes à travailler » ou même « à ne pas avoir d’enfants ». Mais il constate que « en général, c’est la femme à qui on demande de s’occuper des enfants. Et elles le font. Alors il faut reconnaître ça. C’est aussi un travail ».
Relativement à la question de la petite enfance, les ateliers semblent donc devenir un lieu où les différentes personnes présentes trouvent et construisent un socle culturel fort à partir duquel chacun partage et décrit ses sentiments, ses idées, ses pratiques, et partage ses savoirs, ses conceptions, et les voit reconnus. Mais, au-delà, ce socle n’est pas que culturel. Il est également réflexif et relève d’une forme de discours critique politique commun, ayant pour objet le mode de « gestion de la petite enfance » dominant au sein des sociétés d’Europe de l’Ouest.
Par ailleurs, ces « encommuns » |Mbeme, 2010 : p.92], apparaissant au fil des discussions sur la petite enfance, servent également de base à partir de laquelle partager et penser diverses expériences au fil desquelles différents migrants se sont retrouvés confrontés au mode dominant de « gestion » de la petite enfance en Belgique. Ainsi dans l’atelier en Wallonie, Laila nous dit : « Il paraît {d’après un médecin et une assistante sociale} que ce n’est pas bon de porter trop le bébé, qu’après il est trop dépendant de nous ». Affirmation qui fait rire presque jusqu’aux larmes Ali, Albanais.
– Pourquoi ? demande Hamid, Rom de Macédoine, sans s’émouvoir.
– Parce que, répond Laila, s’il prend l’habitude d’être porté quand il le demande, après il va faire ça toute sa vie. Le docteur dit « on va devenir ses esclaves ». Il faut même le laisser pleurer.
Hamid hausse les épaules.
– « Peut-être qu’il faut faire comme ça, laisser pleurer, ajoute Ali. Comme ça, ça prépare des gens plus durs ».
Puis, Anna, une femme polonaise, se met à nous raconter l’histoire suivante : « Je ne sais pas si ça a à voir, mais une amie polonaise à moi a été traumatisée. Elle dormait avec son fils. Le docteur lui a expliqué que c’était mauvais, comme si elle était sa femme ».
– « La femme de qui ? » demande Ali en fronçant les sourcils.
– « Sa femme, la femme de son fils », répond Anna. « Comme si c’était un peu sexuel ».
– « Quoi ? » s’exclame Christian. « Parce que c’est sexuel de dormir avec son enfant ? Ils sont malades ou quoi ? Mais je connais {ce genre de discours} ».
– « Un jour », poursuit Rosa, « j’ai dit à un docteur qui me demandait si mon enfant dormait bien que, « oui, assez bien puisqu’il dormait avec moi ». Il a été choqué. Alors, j’ai menti et dit que c’était avant ».
– « Moi », ajoute Laila, « je ne le dirai jamais à un docteur que je dors avec ma fille ».
Ces dialogues montrent combien les choix éducatifs de mes interlocuteurs ne sont pas seulement hérités mais réfléchis. Chaque geste posé, le portage, l’allaitement, le réconfort de l’enfant qui pleure, la proximité avec l’enfant qui s’endort ou dort, est associé à un effet observé par mes interlocuteurs. Le fait de porter, de rassurer l’enfant, participe apparemment aux yeux de ces derniers à construire un être rassuré, sécurisé, « fort » capable d’une certaine autonomie (d’une autonomie non imposée), et peu enclin au caprice. Ce n’est pas la violence éducative qui est évoquée dans ces dialogues comme source permettant à l’enfant de n’être pas difficile, mais les attentions qu’on lui porte lorsqu’il est encore tout jeune. Et, face à ces conceptions et aux pratiques auxquelles elles sont liées, s’affirment des positions médico-institutionnelles « il faut laisser pleurer l’enfant », « il n’est pas bon de dormir avec son enfant », de manière assertive, comme si ces positions étaient indiscutables. Comme en témoignent les propos de mes interlocutrices, les médecins s’adressent à ces dernières comme s’il s’agissait de les éduquer, sans même chercher à comprendre pour quelles raisons, à partir de quelle logique, de quelle expérience, des mères décident de faire autrement que ce qui est prescrit par l’apparent bon sens commun de l’institution socio-médicale occidentale et des hypothèses – devenant alors vérités non discutables – du discours analytique. On ne discute pas, on n’écoute pas, on proscrit et prescrit, et, en fait, on éduque.
Possibilité de rencontre épistémique ?
A l’occasion d’un atelier d’écriture ayant eu lieu en 2012 dans le cadre d’une association bruxelloise, Diane, les participantes ont écrit plusieurs textes sur la petite enfance et ses besoins spécifiques. J’ai enregistré les auteures en train de lire leurs textes. Suite à cela, je leur ai proposé de concevoir un scénario, soit d’écrire quelles images elles souhaitaient voir sur telle ou telle autre phrase ou partie de leur texte. Une fois ce scénario écrit, j’ai réalisé et monté, en suivant scrupuleusement leurs instructions scénaristiques, le film « Ne blesse pas mon corps deux fois ». J’évoquerai ici un des textes écrit par l’auteure Zubida Ben. Il s’appelle « Un jour, ma mère s’occupera de moi » :
« Bébé parle : « Maman chérie. J’ai besoin de sentir ton odeur. J’ai besoin de boire ton lait parfumé de ton amour. Dans tes bras, je sens la paix et la sécurité. Pourquoi me jetez-vous à la crèche ? Si vous saviez comme mon cœur se déchire. Mais un jour, vous aussi, goutterez cette souffrance. Quand ce sera votre tour d’aller à la maison de repos ».
Une des spécificités du texte de Zubida Ben réside dans la présence du corps. Si elle s’était contentée de réciter l’anecdote de la mère qui, ayant mis son enfant en crèche, finit en retour par être placée en maison de repos, le texte n’aurait pas la même violence. Mais le corps surgit : le lait, l’odeur, la peau, le cœur. Le cœur qui se déchire ensuite. Les images choisies par Zubida dans son scénario relèvent également de cette mobilisation du corps. Pour accompagner son texte, Zubida voulait que l’on voit dans le film des bébés près d’un corps de femme, un bébé qui tète, un bébé qui écoute et sent. Et, pour le cœur qui se déchire, elle avait demandé que l’on filme un dessin de cœur, fait à la manière enfantine, que l’on déchirait tout simplement.
La partie du film mobilisant le texte de Zubida contient donc une certaine part de violence conséquente, d’une part, au texte et, d’autre part, aux images choisies par Zubida. Ainsi sur les derniers mots du texte « mais un jour, vous aussi, goutterez cette souffrance. Quand ce sera votre tour d’aller à la maison de repos », l’on voit dans le film la devanture froide d’une maison de repos pour personnes âgées puis un vieil homme, devant une fenêtre, contemplant un paysage, seul, immobile. Cette dernière partie du texte évoque l’idée que soutient Zubida et d’autres femmes de l’atelier selon laquelle : « Si l’on n’a pas répondu aux besoin de son enfant, petit, il sera incapable de s’occuper de ses parents âgés. Il les placera. Il abandonnera comme il s’est senti abandonné chaque jour quand il avait besoin de ses parents à trois ou six mois » (Zubida, 2011). Cette partie du film, lors des différentes projections qui ont été organisées par Diane, a souvent choqué le public qui y assistait. Et, tout d’abord, les enseignantes euro-descendantes de Diane ayant pratiqué, elles-mêmes, la socialisation précoce de leur enfant. Et pourtant, chose a priori surprenante, ce film n’a pas suscité de réactions de rejet de la part des enseignantes de Diane.
Chez Diane, l’islamité affichée et assumée des migrantes a souvent semblé poser problème aux enseignantes euro-descendantes et servir à ces dernières entre autres de grille de lecture réductrice – et souvent disqualifiante – des parcours conjugaux des femmes migrantes et parfois même de leur capacité à penser. En revanche, les propos et le film des migrantes sur l’éducation des jeunes enfants ont été réellement très bien accueillis. Ils interrogent en fait chaque enseignante sur son propre parcours parental et notamment le choix de la crèche qui s’avère finalement avoir été assez mal vécu. Ainsi Nathalie me dira : « Ça m’a renvoyée à ma propre expérience et aux questions qui lui sont liées. Ça n’a jamais été facile de déposer mes enfants à la crèche ».
Au-delà de Diane, j’ai pu constater que les propos critiques de mes interlocuteurs migrants sur le mode de gestion occidental de la petite enfance, et, notamment, le film « Ne blesse pas mon corps deux fois », ne laissaient pas indifférents de nombreux femmes et hommes euro-descendants et culturellement essentiellement euro-ancrés[1]J’utilise sciemment « euro-ancré » et non « euro-centré ». Etre euro-ancré signifie être ancré dans un milieu pétri essentiellement de références européennes ou identifiées comme … Continue reading. Lors des projections du film, suivies de débats, les réactions de la majorité des femmes et hommes euro-descendants présents n’ont jamais été agressives. Elles semblaient relever plutôt d’un immense trouble. Ces euro-descendants disaient, mais sans colère, se sentir « interpellés », « troublés » mais aussi « culpabilisés par ce que révélaient les propos des auteures » (2013). Ils étaient donc vraisemblablement secoués en présence des discours des migrantes. « Mais comment peut-on faire autrement ? », fut une question récurrente posées lors des débats.
Il apparaît que les réflexions des migrantes sur cet aspect de notre société, relatif à l’accueil de la petite enfance, entrent en résonance avec l’expérience intime de parents euro-descendants et euro-ancrés (de culture essentiellement européenne). Ces réflexions participent à libérer leurs paroles et leurs blessures liées à une dimension fondamentale de leur existence : leur parentalité. Une parentalité vis-à-vis de laquelle, en fait, les parents euro-descendants rencontrés semblent ressentir comme un sentiment d’exil. Au niveau de l’intime et de l’expérience de la parentalité, semble donc pouvoir s’amorcer une forme de rencontre épistémique entre les « pratiques, cosmologies et épistémologies » (Grosfoguel, p.132 : 2010), et conceptions de femmes migrantes en exil, et une part de l’expérience intime de parents européens euro-descendants, invités à témoigner de la question de l’accompagnement « moderne » des jeunes enfants.
En conclusion, il n’est finalement pas étonnant que le film et les propos des migrantes des ateliers sur la gestion de la petite enfance en Belgique (et en France aussi), soient accueillis de manière si ouverte par les euro-descendants. Ce film et ces propos semblent faire figure sinon de réparation, du moins de reconnaissance d’un traumatisme lié à une forme de dépossession et à un clivage que de nombreux parents euro-descendants – ou culturellement assimilés- , sont déterminés à vivre de par les modes de gestion dominants et usuels de la petite enfance imposés par nos sociétés, en vertu desquels il semble normal, entre autres, d’imposer dès l’âge de deux ou trois mois, la cadence salariale des adultes à nos enfants.
Bibliographie
CHOLLET M., Sorcières. La puissance invaincue des femmes, Paris, Éditions Zones, 2018, 256 p.
FASSIN E., 2009, La démocratie sexuelle contre elle-même. Les contradictions de la politique d’« immigration subie », Paris, Vacarme n°48.
FASSIN E. , 2011, « Immigration et délinquance » : la construction d’un problème entre politique, Paris, journalisme et sociologie », (Cités n° 46).
GUENIF-SOUILLAMAS N., 2006, « Le balcon fleuri des banlieues embrasées », France, (Mouvements n° 44), p. 31-35., DOI 10.3917/mouv.044.35, France.
GROSFOGUEL R., 2010, Vers une décolonisation des « uni-versalismes » occidentaux : le « pluri-versalisme décolonial », d’Aimé Césaire aux zapatistes, in Ruptures postcoloniales, Paris, La Découverte.
JAMOULLE P., 2014, Socio-anthropologie de la précarité, Louvain-la-Neuve, Syllabus.
MBEMBE A., 2010, Sortir de la grande nuit, Paris, La Découverte.
Notes de bas de page[+]
↑1 | J’utilise sciemment « euro-ancré » et non « euro-centré ». Etre euro-ancré signifie être ancré dans un milieu pétri essentiellement de références européennes ou identifiées comme telles. Mais cela n’implique pas automatiquement le rejet d’autres perspectives, pratiques et conceptions non européennes, ni l’absence du désir de s’y ouvrir. |
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